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par erwan » mar. 04 sept. , 2012 09:33
La tactique, c'est de donner le nombre d'individus que tu as vu dans ton jardin dans un mois.
Seulement voilà, la BD que tu as vu le 2, c'est peut-être la même que celle du 1 et du 3, alors en 3 jours, as-tu vu deux BD ou 4 ?
Alors, sur un mois, tu en as vu 2 ou une trentaine ? C'est une grosse différence...
Mais, évidemment, la BD est un papillon migrateur, il est peu probable que tu revois la même pendant 20 jours d'affilée. Donc le nombre de BD comptabilisé au final sera bien inférieur au nombre réel.
Pour des papillons plus sédentaires, en revanche, le nombre de papillons sera plus proche du nombre réel, tout en étant toujours inférieur.
Maintenant, moi aussi je vais faire un raisonnement par l'absurde.
La tactique de la science participative, c'est de ne pas frustrer les amateurs, personne n'est obligé d'être 24h/24 dans son jardin, tous les jours du mois.
Si tu prends deux jardins de même type, même surface et mêmes fleurs. Seules deux données changent :
-L'observateur X ne met aucun produit chimique dans son jardin et n'y va que une fois par mois
-L'observateur Y met fongicides, pesticides, insecticides, la totale quoi, et y va tous les jours.
Normalement, les données devraient nous dire que le jardin sans produit chimique contient plus de biodiversité. Prenons maintenant un papillon Z sensible au pesticides.
L'observateur X, qui ne va qu'une fois par mois dans son jardin, y trouve 6 papillons Z.
L'observateur Y, qui y va tous les jours, y trouve entre 0 et 3 papillons Z selon les jours, si on additionne toutes ses trouvailles du mois, on compte 12 papillons.
Si on fait comme Noé Conservation le dit, il y aura 2 fois plus de papillons Z dans le jardin sans pesticides.
Si on donne le total de papillons, on trouve 6 pour X et 12 pour Y. Alors le jardin avec pesticides a deux fois plus de biodiversité que l'autre. Super ! Balançons des produits chimiques partout !
Alors les résultats de Noé Conservation ne sont pas exacts, c'est sur, parce qu'il faudrait des cartes d'identités et des passeports pour chaque papillon qui entre dans le jardin, et de quoi comptabiliser le nombre d'individus de manière électronique.
Mais la technique de Noé Conservation est faite pour amortir les imprécisions dues au fait que chacun compte quand il veut et à quelle fréquence il veut.
Peut-être qu'il y aura eu en réalité 42 papillons Z chez X et 23 chez Y, l'important c'est que les résultats restent cohérents.