Page 1 sur 1

☻► Azuré des paluds (Maculinea nausithous)

Posté : dim. 04 oct. , 2009 16:31
par Lidine
Réserve naturelle du Delta de la Sauer (Münchhausen 67)

Je ne suis pas peu fière d'avoir découvert dans mes photos cet Azuré des paluds (Maculinea nausithous), parce que c'est un papillon qui se fait rare et qui jouit d'une mesure de protection . http://csa.cren.free.fr/pages/dossiers/dossMN.htm
A la recherche de l'Azuré de la sanguisorbe (comme vous voyez c'est une sanguisorbe officinalis), j'avais trouvé celui-ci.

Image

Image

Si ce n'est pas ça veuillez corriger.

Lidine

Posté : dim. 04 oct. , 2009 16:50
par BERNARD
Tu n'as pas son nom latin, je ne le trouve pas sous ce nom vulgaire ; c'est la bonne couleur ?

OK

Posté : dim. 04 oct. , 2009 16:58
par BERNARD
Excuse, je n'avais pas fait attention au titre !
C'est bien "Maculinea nausithous"
Vole en juillet : plant-hôte "sanguisorba officinalis". puis dans les fourmilières

Posté : dim. 04 oct. , 2009 20:02
par Lidine
En effet, "ensuite dans les fourmilières" comme tu dis. L'Azuré des Paluds est un microcosme de biodiversité à lui tout seul. Il faut une plante: ici la sanguisorbe, puis évidemment le papillon et sa chenille et une fourmi : Myrmica rubra.
Trois semaines après la ponte la chenille se laisse choir au sol. Passe une fourmi, elle se fait dévorer mais si, par contre, Myrmica rubra la découvre, elle est emportée dans la fourmilière car la chenille produit une sécrétion attractive, sucrée que cette fourmi apprécie particulièrement. Une fois dans la fourmilière la larve se nourrit du couvain, à l’insu des ouvrières et poursuit son développement jusqu’à l’année suivante dans la fourmilière. Après la métamorphose, l'adulte quitte la fourmilière promptement au risque de se faire dévorer.
Ce papillon ne saurait donc survivre qu'à condition que nous sachions préserver les zones humides

Lidine.

Posté : dim. 04 oct. , 2009 20:54
par Simon
Bravo : c'est un papillon vraiment remarquable et très menacé en France, comme la plupart de ses congénères du genre Maculinea !
Pour ma part je ne l'ai rencontré qu'une seule fois.

Posté : dim. 04 oct. , 2009 22:35
par fonterland
Oui Superbe
C'est pas un papillon qu'on "voit tous les jours " (même en photo sur le net)
Jamais vu pour ma part

Posté : lun. 05 oct. , 2009 05:25
par BERNARD
Bonjour,
C'est la même histoire pour l' Argus du serpolet. Les anglais ont réussi à le réintroduire chez eux avec la fourmi concernée !
Best.

Posté : lun. 05 oct. , 2009 11:23
par bellieri
Bonjour,

Belle observation en effet !
Lidine a fait un très bon résumé de la manière assez exceptionnelle dont vivent ces espèces de Maculinea, toutes menacées excepté Maculinea arion( L'Azuré du serpolet) dans certaines régions de France.

Pour les fourmis, c'est assez compliqué, parce que les études récentes (depuis 20 ans) tendent à montrer qu'une espèce de Maculinea peut être acceptée, selon les régions, par diverses espèces de fourmis.
Par exemple, la fourmi hôte principale de M. nausithous est Myrmica rubra, mais en Espagne, une population est herbergée par M. scabrinodis, de même qu'en Hongrie.

Hors, qui vérifie les espèces de fourmis présentes dans les stations ou vole cette bête en France, et qui inspecte les fourmilières de M. rubra pour savoir si des larves de ce papillon sont présentes ?
On sait que la détermination des Myrmica est difficile chez certains groupes, et se pose ensuite le problème de la destruction potentielle d'habitat (fourmilières) d'une espèce protégée (Maculinea).
La réflexion en terme de gestion conservatoire des Maculinea peut être différente selon l'espèce de fourmi - hôte.

Pour continuer sur M. nausithous, Thomas a étudié des populations de M. nausithous et M. telejus en France (1984), et a montré que M. rubra recherchait le miéllat des pucerons, et que des colonies s'installaient plus facilement au pied des sanguisorbes quand les racines étaient colonisées par des pucerons. Il est donc très probable que ce "facteur pucerons" favorise le recueil d'une ou plusieurs chenilles des Maculinea !

Pour compliquer le tout pour la gestion conservation de ces espèces menacées, il ne faut prendre seulement en compte une population dans une station donnée, mais intégrer l'ensemble des populations présentes à l'échelle du paysage, car les connexions et brassage géniques entre plusieurs stations sont nécessaires pour la survie locale d'une espèce !
Pas faciles ces bestiaux !

DD

Posté : lun. 05 oct. , 2009 12:38
par BERNARD
Trés intéressante analyse. Merci.