Papillons & Jardin

Un retour au bord de la mer pour moi, avec cette petite abeille "Tête en coeur" non identifiée...

Elle a été observée le 5/10/2021 à Bormes-les-Mimosas (La Favière) sur séneçons sp. en bordure de mon camping...







En réalité, c'était la deuxième rencontrée. Mais la première femelle de cette nouvelle espèce, pour moi, me présentait moins bien son abdomen. Par contre, les teintes du pelage entourant le thorax s'éclaircissant vers le bas (brun roussâtre), et les bandes pileuses de l'abdomen, blanches tranchées sur un abdomen "noir de Jai" (expression reprise d'un sujet LMDI) me semblaient différentes, mais en même temps paraissent mieux caractériser cette espèce.

L'aspect très noir de l'abdomen me parait caractéristique, en comparaison d'une espèce fréquente dans le Nord, qui ne l'a pas noir.









Après ces 2 femelles, ce ne sont pas moins de 7 mâles dont j'ai pu capter le portrait. Un seul m'a paru vraiment atypique. Donc probablement, la possibilité de présence de 2 espèces est attestée. Mais je pense réellement que toutes les photos de ce sujet "représentent" la même espèce.

René y trouvera certainement son compte car j'ai le souvenir ne n'avoir pas pu identifier à l'espèce les mâles qu'il présentait.









Toutes mes séries de photos ne sont pas si longues. Ils et elles bougent beaucoup dès qu'on se rapproche.

Le dernier mâle dont je n'ai pu prendre que 3 photos me parait plus proche de l'émergence et présente une couleur beaucoup plus semblable aux 2 femelles du début de ce sujet.

A la "fin" d'une séance de prise de vues, je tente toujours de m'approcher plus près du sujet afin d'utiliser la fonction "macro 1/1" de mon objectif et ainsi de capter des micro-détails qui pourraient conduire vers une identification.





Il parait ainsi évident, vu que tous les autres mâles sont (bruns clairs à priori) plus clairs, que les mâles de cette espèce perdent assez rapidement leurs couleurs d'origine...

Un détail apparait nettement pour aller vers l'identification.

L'abdomen du mâle laisse apparaître des ponctuations "grandes et très nettes" sur le segment T1 de l'abdomen, à ce niveau d'agrandissement.

Toujours en recherche d'une solution pour ces petites abeilles de 8 à 10 mm de long...

Parmi les abeilles paléarctiques, il y en a peu qui aient été aussi mal étudiées et soient restées aussi méconnues que celles du genre Colletes, riche en espèces mais monotone. Les abeilles Colletes ne sont pas traitées dans la monographie des abeilles européennes de Schmiedeknecht et Friese (1882-1901) et même en 1907, Schmiedeknecht n'a pas été en mesure de donner un tableau récapitulatif des espèces de ce genre dans son ouvrage Hymenopteren Mitteleuropas. Les Colletes et Sphecodes constituent les seuls genres d'abeilles non repris dans ce travail, ce que Schmiedeknecht justifie en ces mots : «bien que peu riche en espèces, ce genre (à savoir Colletes) est l'un des plus complexes; aucun autre genre ne connaît sans doute une telle confusion de synonymes et dans leur cas, les espèces sud-européennes, pour le moins, sont tirées au clair. Comme pour le genre précité (les Sphecodes), il faut donc attendre l'apparition d'un travail critique».

D'après une publication de 1936, Les espèces paléartiques de Colletes par J. Noskiewicz et Traduction Lucrèce Chartry.

http://zoologie.umons.ac.be/hymenoptera ... s_full.pdf

L'iconographie des espèces de Colletes étant très limitée sur LMDI,

c'est paradoxalement, le petit mâle atypique qui va relancer mon enquête... (pour moi un départ sur une fausse piste probable)

C'est un mâle car on peut compter les articles antennaires (11 articles avant le pédicelle ou 13 articles avec le scape pour un mâle selon l'endroit où l'on s'arrête).

Il est simplement "tellement mi...mi..." que je ne résiste pas à vous le présenter (avec un genre de cheveux longs qui lui ont poussé sur le thorax. Comme le "double S" n'est pas un symbole très engageant à prononcer. Et que l'aspect de ces "2 vaguelettes" peut suggérer aussi un "double M", comme ici. Je retiendrais plutôt les Colettes comme étant "MiMi", "Si..si") :



Et ce type de Colletes, j'avais l'impression de l'avoir vue dernièrement sur LMDI, sous le nom Colletes daviesanus.

Pour un mâle, ce serait le Sternite 6 qu'il faudrait photographier précisément. Et après la clé d'Amiet se base sur l'extraction des genitalia.

https://www.insecte.org/forum/viewtopic ... daviesanus

Pour une femelle, la démarche d'identification permet de comprendre que la seule clé facilement disponible, est celle d'AMIET et al. n°2...

https://www.insecte.org/forum/viewtopic ... daviesanus

Ici, il me semble pouvoir suivre la démarche de Sarco sur la clé, jusqu'au point 13. En observant les 2 femelles du début de ce sujet. Après, il me faudrait une vue latérale de la mandibule et donc de la joue d'une de ces abeilles.

Au fait, on la verrai presque sur cette dernière photo et il s'agit de vérifier que :

La longueur des joues n’excède pas une demi-largeur d’antenne à l’endroit où elle est la plus courte.

Mais bien sûr, je n'ai pas capturé ces petites abeilles, préférant les observer à la possibilité de les attraper.

Et à la fin du point 13, on ne trouve plus que 2 espèces : Colletes mlokossewiczi et Colletes daviesanus.

OUPS, j'ai encore inversé la position du "i" !

Colletes daviesanus est "donnée" par certains sites comme une abeille banale de nos jardins.

Colletes mlokossewiczi est présentée sur l'INPN avec une seule donnée en Corse du Sud...