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GASTÉROPODES - Grande Loche/ Loche méridionale (Arion ater/ Arion vulgaris)*

Posté : mer. 28 mai , 2025 14:20
par Hospiton
STYLOMMATOPHORES - Arionidae

Dans le titre du sujet j'ai pris volontairement pour nom d'espèce Arion ater pour la Grande Loche, ce choix correspondant à celui du site INPN que nous avons choisi sur ce Forum comme référentiel. Néanmoins cela mérite quelques précisions. En effet plusieurs visions sur la taxonomie de cette espèce s'affrontent.
D'une part certains experts gardent Arion ater comme espèce du nord de l'Europe, et nomment Arion rufus comme l'espèce présente en France. D'autres expertises plus récentes considèrent Arion ater en tant qu'espèce unique reléguant la classification en deux sous-espèces Arion ater ater d'une part et Arion ater rufus d'autre part, avec pour cette dernière le nom vernaculaire de Grande Loche.
Pas question pour moi de faire un choix. Mais garder une seule espèce au lieu de deux semble plus simple. Mais en vérité c'est plus compliqué. Car les descriptions de ces deux sous-espèces mentionnent la couleur noire pour Arion ater ater, et potentiellement la couleur noire possible au nord de son aire de répartition et en Montagne pour Arion ater rufus. Ce qui fait que face à un individu noir, impossible de dire à qui on a affaire!
Alors pour ce sujet Arion ater suffira.
Par ailleurs une étude ADN de la limace anciennement connue sous le nom de Loche Espagnole, Arion lusitanicus a conclut qu'on a affaire à une espèce différente à qui on a donné le nom accepté aujourd'hui d'Arion vulgaris, la Loche méridionale. Et celle-ci est morphologiquement quasi identique à Arion ater. Arion ater et Arion vulgaris ne sont donc pas identifiables sur photos.

En plaine, dans les zones boisées et les forêts assez sombres et humides on rencontre majoritairement ces limaces de grande taille, adultes en moyenne taille 12 cm mesurés. De couleur orange vif, plus rarement plus brunes, avec la Sole (Le dessous) quasi systématiquement gris noir.

Saint-Léger-Vauban, Yonne le 6 juin 2022 forêt de La-Pierre-qui-Vire, forme "type" orange vif
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Monéteau, Yonne, bois du Thureau, le 14 mai 2024, forme brune, moins fréquente
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Sole (Dessous) gris foncé caractéristique, le 26 juin 2022, Lestelle-Bétharram, Pyrénées-Atlantiques
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Encore moins fréquente est la forme gris clair, ici avec la sole presque blanche, Lestelle-Bétharram le 19 juin 2023
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Toujours dans les zones boisées et les forêts assez sombres et humides, mais cette fois-ci en zone montagneuse, les individus sont majoritairement noirs sole comprise, couleur "Laque de Chine", observation faite en zone forestière à Saint-Pé-de-Bigorre, Pyrénées-Atlantiques le 10 juin 2024
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Sole gris foncé/ Noire aussi pour cette forme, Cirque du Litor, Hautes-Pyrénées, le 10 avril 2025
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Un autre exemple ci-dessous au Plateau de l'Isarce, commune d'Asson, Pyrénées-Atlantiques, le 25 mai 2022, altitude environ 1000 m.
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Dans les biotopes ouverts, près des jardins ou cultures, la probabilité de rencontrer la Loche méridionale est plus grande. D'après ce que j'ai lu elle serait un peu plus petite que la Grande Loche, taille 7 à 9 cm environ adulte. Elle serait aussi plus mince. Les limaces que j'ai rencontrées à Lestelle-Bétharram, Pyrénées-Atlantiques, en juin 2022 dans ce type de biotope sont très variables en couleur, une majorité de couleur "chocolat" et pourraient bien être Arion vulgaris sans que je puisse le prouver. Voici un exemple:
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Ces limaces se rétractent en forme de cloche lorsqu'elles sont sollicitées. Puis se mettent en mouvement de balancier latéral plus ou moins rapide (Flèches jaunes)
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L'orifice respiratoire, le pneumostome, est grand, ci-dessous deux exemples
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Curieusement la bordure du pied reste toujours de couleur orange vif, à de rares exceptions près. Ce caractère n'est pas déterminant pour qualifier l'espèce. Ceci est bien visible sur une autre limace observée le 19 juin 2023 sur un muret au bord d'un champ de maïs dans les Pyrénées-Atlantiques.
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La taxonomie des espèces du genre Arion n'a pas fini d'évoluer. Il est possible que d'autres espèces soient trouvées ou séparées avec notamment les études ADN. Les deux espèces concernées dans ce Portrait ont encore besoin d'études précises, sur leurs répartitions entre autres, dans la mesure où elles ont été confondues.