Message
par bellieri » lun. 05 oct. , 2009 11:23
Bonjour,
Belle observation en effet !
Lidine a fait un très bon résumé de la manière assez exceptionnelle dont vivent ces espèces de Maculinea, toutes menacées excepté Maculinea arion( L'Azuré du serpolet) dans certaines régions de France.
Pour les fourmis, c'est assez compliqué, parce que les études récentes (depuis 20 ans) tendent à montrer qu'une espèce de Maculinea peut être acceptée, selon les régions, par diverses espèces de fourmis.
Par exemple, la fourmi hôte principale de M. nausithous est Myrmica rubra, mais en Espagne, une population est herbergée par M. scabrinodis, de même qu'en Hongrie.
Hors, qui vérifie les espèces de fourmis présentes dans les stations ou vole cette bête en France, et qui inspecte les fourmilières de M. rubra pour savoir si des larves de ce papillon sont présentes ?
On sait que la détermination des Myrmica est difficile chez certains groupes, et se pose ensuite le problème de la destruction potentielle d'habitat (fourmilières) d'une espèce protégée (Maculinea).
La réflexion en terme de gestion conservatoire des Maculinea peut être différente selon l'espèce de fourmi - hôte.
Pour continuer sur M. nausithous, Thomas a étudié des populations de M. nausithous et M. telejus en France (1984), et a montré que M. rubra recherchait le miéllat des pucerons, et que des colonies s'installaient plus facilement au pied des sanguisorbes quand les racines étaient colonisées par des pucerons. Il est donc très probable que ce "facteur pucerons" favorise le recueil d'une ou plusieurs chenilles des Maculinea !
Pour compliquer le tout pour la gestion conservation de ces espèces menacées, il ne faut prendre seulement en compte une population dans une station donnée, mais intégrer l'ensemble des populations présentes à l'échelle du paysage, car les connexions et brassage géniques entre plusieurs stations sont nécessaires pour la survie locale d'une espèce !
Pas faciles ces bestiaux !
DD